North Pacific Coast
C'était un titre provisoire, mais le provisoire est souvent fait pour durer, donc NPC sera le titre de notre 9ème voyage aux States du 3 au 25 septembre 2012.
Après l'Ouest traditionnel (Colorado, New Mexico, + Monument Valley & Bryce Valley) en 1989 avec un groupe d'amis ferrovipathes français (et nous sommes encore amis !)
Après une incursion chez Mickey - je veux dire à Orlando, Cape Canaveral, Miami, etc...- en Floride grâce à un concours gagné chez Whiskas en 1990, l'occasion pour ma fille aînée Myriam de découvrir les States
Après une deuxième visite dans l'Ouest avec 2ème groupe de connaissances françaises en 1992
Après un immense tour à nous deux, qui nous a conduit, à partir de San Francisco, à travers 11 états de l'Ouest en 1996,
Après un aller retour Frisco/Durango et Willits/Portland, avec Yannick alors âgé de 16 ans, en 1999,
Après une nouvelle incursion dans l'Ouest, mais plus approfondi (visite de Canyonlands et Arches et 3ème passage à the (God Valley) The Valley of the Gods (comme me le fait remarquer quelqu'un qui aime beaucoup ces régions) en 2003,
Après la Route des roots of american music en 2006 qui nous a conduit dans le Sud Est en 2008,
Nous atterissons pour la première fois à Seattle après l'émigration à Philadelphie. Pour une fois, nous étions premiers devant l'agent qui nous a accueilli chaleureusement. Cet aéroport change bien de ceux de New-York, et il y a une foultitude de petits restos tout au long des couloirs (ah oui, désormais, tout est payant à bord des lignes intra-muros)
Comme thématique, ce voyage est basé essentiellement sur le bûcheronnage (logging), le modélisme ferroviaire, l'aviation et les incontournables paysages - sans oublier quand même la passion de la laine. Voilà pourquoi je ne m'éterniserai pas sur les spécialités de l'homme, enfin, juste un peu pour donner envie.
Un voyage extra, en avion, puisque nous étions devant les portes d'urgence, l'homme a donc pu allonger ses "gui"bolles et moi tricoter l'écharpe Trita de Flo avec Draille d'Ardelaine
Après plus de 24 h depuis notre descente de lit (sic), nous prenons possession de notre bolide. Pour la première fois, nous étions passés par Opodo pour la réservation, et nous sommes tombés dans le piège des catégories. Quoiqu'il en soit, nous avons pu profiter d'une Chevy (comme d'hab parce que j'y tiens) HHR
Nous filons loin de l'aéroport, direction Auburn, et Larry, notre ami pilote américain (thanks again), nous ayant rassuré, nous profitons de notre motel à l'écart de la route mais (tout) contre l'aérodrome. Heureusement, ce sont de petits avions qui ne volent pas la nuit.
Pourquoi Auburn, parce que c'est en direction du sud, et surtout parce que notre dernière étape il y a 4 ans était à Auburn, mais Auburn Alabama. C'était donc pour le fun.
Du 3 au 10 septembre :
à la découverte de la 101, à partir de Long Beach (Washington) et son historic Oysterville.
pour descendre jusqu'à Mendocino (North California) et remonter sur Elbe (Mont Rainier) le lundi suivant.
Le lendemain matin, presque frais, nous partons en direction du Sud Ouest, go West,longeant l'Olympic National Park au sud, pour aller à la rencontre du Pacifique.
Un stop toutefois à Hoquiam pour découvrir un musée de logging, fermé ce jour-là.
J'avais repéré Oysterville, sur la langue de terre juste au-dessus de l'estuaire de la Columbia River. Une ferme d'huîtres s'y trouvait effectivement, mais pas moyen de déguster des huitres crues, une bactérie due aux eaux trop chaudes s'était propagée, qu'à cela ne tienne je me suis vengée sur une "oyster chowder" à Long Beach (Washington).
On va dire que ça se mange, que le goût des huitres devient bizarre, mais vu la quantité de crème, c'est un peu lourd à digérer, donc nous avons dû aller nous dérouiller les jambes dans les dunes.
Guy avait choisi un traditionnel à peine plus digeste, et vous admirerez la couleur de notre vin blanc...
Vive les dunes et le sable chaud aux pieds, peu de monde sur la plage puisqu'on est hors saison, au long de la route 103
Il est temps de reprendre la route en direction de Tillamook (Oregon), et nous rejoignons la célèbre 101 ; Astoria s'annonce de l'autre côté de l'embouchure de la Colombia.
Une idée de la traversée du fleuve... et de la couleur bleue qui nous a accompagnée dans le Nord Ouest.
Juste avant Manzanita, ce point de vue
Avant d'arriver à Garibaldi, train à babord...
Garibaldi ouve aussi un train touristique
et nous arrivons à Tillamook sans avoir réservé et avons trouvé un motel sympa, tenu par un vieux couple de chinois, bien sûr, très au calme, sur la route 101, (joke) le Red Apple Inn. Le Pacific Restaurant est accueillant et très correct, ma foi.
Notre périple continue de façon soutenue, Tillamook et son air museum,
Là aussi on trouve du train, mais bon une visite rapide à l'intérieur de l'ex usine de fabrication de Zeppelin laisse passer une autre idée
l'Air Base café... et un petit "air" des années cinquantes
Mais surtout, si nous nous sommes arrêtés là, comme nous l'avions fait 13 ans plus tôt, c'était pour voir quelques avions mythiques,
le Catalina
comme ici aussi sur un P 38, avion comme celui que pilotait St Ex
(vous avez vu je fais des progrès en aviation aussi...)
Au hasard de la visite, avec, notamment un film superbement bien conçu sur la réalisation du hangar à Zeppelin, dont on peut admirer la structure
et au passage une caravane des années passées
ou un touriste studieux
J'ai enfin compris pourquoi on a tant déboisé l'Oregon, c'était bien en partie pour ces hangars... entre autres, bien sûr.
Puis, nous reprenons la route en direction de Monroe et sa scierie qui fonctionne encore à la vapeur, un peu plus à l'est. En passant, nous constatons l'accroissement de l'emprise des vignobles en suivant la hwy 22, nous en profitons pour le faire le plein à Independence (les noms des villes sont toujours une belle aventure en soi)
Pas de chance pour l'homme - et ouf pour moi ;) - nous sommes mercredi et les visites sont le mardi et le jeudi...
un échantillonnage de ce qu'on trouve dans cette rue en cul-de-sac adossée aux collines, j'espère qu'un jour l'homme pourra mettre la suite sur son propre blog... ah la la.
Puis retour sur la 101 à Florence par un itinéraire à recommander via la hyw 36 qui se jette sur la hyw 126 en provenance d'Eugene avec un petit stop à Triangle Lake où nous dégustons notre première bière du séjour dans un endroit idyllique... hum..
Pour la petite histoire, le sympathique couple qui tient la seule épicerie sur la route, nous a dit que nous pouvions boire nos bières sur la table mise à disposition juste à côté de la route en fait. Et puis, ils sont venus nous offrir des cartes postales très artistiques de leur joli coin...
Donc après le côté pile, voyons le côté face de la route...
Une eaut limpide, un endroit à l'écart qui mérite vraiment le détour, à mi-chemin entre Eugene et Florence.
A la sortie du village, un arrêt devant l'église complètement en bois rustique. Malheureusement pas le temps de visiter l'intérieur.
Notre chemin nous fera passer par Deadwood - qui semble vouloir revivre, une école, une poste et une épicerie, voilà un bon début,
pendant qu'une scierie attend de revivre le long d'une voie ferrée en pleine renaissance.
Les burners ont
eu leur heure de gloire
en brûlant les restes de bois... une autre histoire...
A Florence où nous arrivons enfin prenons une chambre à Le Chateau, un accueil franc et bon enfant. De plus, la dame derrière le comptoir tricotait... Elle nous conseille d'aller dîner au Waterfront depot, une ancienne gare reconvertie en resto, bien sûr, nous fonçons. Mais ce qu'on ne savait pas c'est que le lieu était couru, et qu'il aurait fallu réserver, mais puisque nous sommes d'accord de partager une table, nous pouvons entrer directement. La conversation n'a cessé de bien rouler avec le couple de notre âge, dont la dame avait déjà visité l'Europe, notamment la Belgique.( et pour les commentaires, c'est par ici
Florence by night : pour admirer le snobisme des mots français et aussi constater qu'on gâte les petits maris qui doivent attendre leurs petites femmes ...
(Vraiment désolée, j'aurais dû apprendre à découper mes photos, mais l'urgence est devenue maîtresse ces derniers temps... Il vous faut agrandir la photo de droite pour lire ce qui est noté sur le banc...)
Cette fois, nous ne quitterons plus la 101 jusqu'à Leggett pour prendre la hwy 1 à travers les redwoods
"West over Highway 1 is the Pacific Ocean and the towns of Fort Bragg and Mendocino. Though only 6 miles as the crow flies, this 44-mile trip can take up to an hour and a half as it twists and turns over the Coastal Range offering dark canyons and sweepng vistas to the delight of all. Here on the Mendocino Coast a multitude of B&B's, inns, motels, and camping abound." (cfr le site Leggett).
Parce qu'à Leggett, depuis son contournement, il n'y a plus d'épicerie, de restaurant, cette sympathique ville deviendra-t-elle une ville fantôme à son tour ?
Mais revenons encore un peu dans l'Oregon, à Florence, nous n'avons pas vu les dunes (pour rappel, nous ne sommes pas des marcheurs) mais nous les apercevons entre les arbres jusqu'à Reedsport.
A partir de Winchester Bay, la 101 longe la côte, bien sûr, mais un peu au large.
A North Bend, nous partons sur la petite route qui longe la côte pour arriver à Charleston, absolument fabuleux, même si le ciel reste gris,le ressac n'en devient que plus impressionnant.
et nous arrivons à Bandon, et là vous nous connaissez, on s'y attarde... non pour le fun du mot, mais parce que c'est vraiment sauvage et beau et que nous nous y étions arrêtés il y a 16 ans.
Le hic était de refaire la même photo...
oui, je reconnais bien l'endroit, un petit chemin mène à la plage...pas si facile d'accès finalement...
et c'est bien là, mais ma photo était davantage centrée sur le groupe de rochers à droite ...
en remontant par un autre côté, je profite des fleurs locales...
Nous reprenons la route toujours dans la brume, normal nous sommes si près de l'océan... et là bingo, la route est complètement refaite... enfin, elle est en train de l'être...
Et la route continue sur le même genre de bonheur ... Nesika Beach, Myers Creek
Là, j'ai rencontré des gens jumelles bien visées sur les yeux essayant de voir des cétacés improbables... difficiles à repérer parmi les rochers, je dois bien concéder, perso, je me suis contentée d'une mouette qui posait inlassablement pour les touristes.
Au détour d'un virage, du côté de Brookings
encore la même rudesse, et l'on sent bien la violence des vagues qui laissent leur empreinte sur le sable...
La côte est moins présente alors on profite des arbres omniprésents et nous arrivons en Californie.
Eureka fut notre étape du jour... les motels ne manquent pas, et la ville historique est pleine de sa gloire passée, sans oublier le musée forestier...
nos premières rencontres bio...
une idée de la taille des géants...
A partir de Leggett, nous nous engageons sur le hwy 1, attention, prévoyez votre pique-nique, il y a peu d'arrêt gastronomique pendant des miles...
et après avoir tournoyé, avoir suivi un camion forestier à vide mais devant bien connaître la route, puis fair-play, il nous laissa la route libre... et après un certain temps, nous débouchons enfin sur le Pacific ...
Un arrêt prévu à Fort Braggs, dont je gardais un excellent souvenir, un petit resto très correct, mais dont j'ai complètement oublié de noter le nom, tenu par des mexicains pas loin de notre premier Starbuck Café. Puis direction Navarro River Knits ... où j'avais pris rendez-vous. Un accueil très ouvert, nous papotons comme si nous nous étions toujours connues, j'y ai trouvé un joli stock de laine, mais pas les livres recherchés.
Nous repartons assez rapidement, car j'avais très envie de passer un peu de temps à Mendocino.
Lorsque nous étions venus à Willits en 1999, avec Yannick, nous logions chez Grand'Ma, et ça c'est une autre belle histoire, qui nous a expliqué avoir acheté un banc d'école à Mendocino, là où avait tourné James Dean. Bon sang, il fallait qu'on y aille et nous y avons été. J'avais déjà été séduite par cette petite ville au bord de la falaise, ses planchers en bois, ses barrières blanches, et l'ambiance très californienne.
En une décennie, Mendocino est devenue une petite cité très à part, la Big Sur du Nord, avec tout ce qui va avec, mais les boutiques sont pleines de découvertes artistiques, made in, non pas de là-bas, mais d'ici.
La côte déserte
Et bon sang, voilà que l'homme me découvre une antre dans une ruelle paralléle à la côte...Mendocino Yarn Shop un endroit qu'il n'aurait jamais dû découvrir, un endroit de perdition sur 3 niveaux, avec une variété exceptionnelle de matières...
Puis retour à l'extérieur, une petite visite dans les boutiques, mais ma carte ayant chauffé, plus d'extra..
J'aime beaucoup ce genre de délires, mais j'ai surtout une pensée émue pour ces gens qui s'occupent de tant de chats...
Et puis c'est l'heure du chardonnay incontournable, dans un endroit authentique au passage vous admirerez le nombre de bouteilles de vin ouvertes, car le vin est très souvent servi au verre.
Nous avions l'excuse d'essayer de trouver un dé à coudre souvenir pour mon amie Thérèse la Filleuze pour retarder le moment de quitter Mendocino.
Nous voilà donc arrivés à Willits, où doit se passer ce week-end là, le festival Roots of Motive Power adossé au premier Kinetic Carnival
Nous prenons possession de notre chambre réservée à The Old West Inn où nous avions séjourné en 1996, dans la chambre "Bank", cette fois-ci, nous serons chez le "Doctor".
La chambre est grande, avec un lit complémentaire.
et le lieu vaut le coup pour son design très "old west"
Nous partons donc pour un week-end un peu spécial : d'un côté du forestier et de l'autre côté un carnaval, sans oublier la course des draisines.
J'ai également retrouvé avec plaisir le musée et ses dames charmantes, bien sûr pas les même qu'en 99 !
L'homme essaye toujours de négocier, et là, je trouve qu'il s'attarde, un peu beaucoup passionnément ..
Bon allez puisqu'il insiste, je vais continuer la visite ... où j'irai de surprise en surprise, pour mon plus grand bonheur... The time there is a changing...
Power to imagination
un petit peu de français au passage
des personnages prenant volontiers la pose
une Koko très motivée
des moyens de loco-motion divers et écolo
des idées fusent...
et même les hommes se prennent au jeu
Ce que je retiendrai de mes conversations c'est que le mouvement de résistance à un monde normalisé est bien en route, que ces gens sont bien conscients et décidés à revenir à une normalité à s'exclut le gigantisme, la mal-bouffe imposée par les multinationales, à revenir à un rapport à l'homme et au recyclage. Cela m'a fait chaud au coeur. Voyez ici l'action de Little Lake Grange
Nous y avons rencontré également un angevin, très étonné d'entendre parler français, un angevin ayant travaillé à Nantes, il n'y a pas d'hasard dans la vie. Pour l'instant, il vit une belle histoire d'amour américaine.
et le spectable était vraiment partout !
Et tant que j'y pense encore, tout au long de la descente de la 101, nous avons rencontré beaucoup de cyclistes, certaines portions de route sont même spécialement aménagées. Quelques auto-stoppeurs aussi, ce qui est interdit au Canada, (du moins, il est interdit de prendre un auto-stoppeur ! à vérifier)
Pour en finir avec les moyens de locomotion, n'oublions pas ce pourquoi nous étions là, les treuils à vapeur, loco et autres engins préservés.
quelques ancêtres
quelques grues
quelques tracteurs
quelques treuils à vapeur (donkeys)
et bien sûr, quelques locaux locos
Le dimanche midi, nous sommes repartis de Willits, mais cette première semaine est déjà bien chargée, je raconterai donc la remontée rapide sur Elbe (Wa) dans un prochain reportage avec la semaine à Seattle (Bellevue).
En attendant, je vous souhaite autant de plaisir à lire ce reportage que j'en ai eu à vous le présenter.
Et en attendant, je m'en vais tranquillement rentrer à l'hosto pour l'opération hallux valgus à mon 2ème pied - ce qui devrait me laisser du temps après pour finaliser ce reportage et tricoter bien sûr.
N'hésitez pas à laisser vos commentaires positifs ou non, ou rectificatifs.